Courtes lignes... (+ PLUS)

histoires courtes. fantasme ?

Pour qui, pourquoi ?
Etait-ce les trépidations régulières du convoi qui plutôt que bercer ses sens les exacerbaient ?
Toujours est-il que le voilà à huit heures du matin saisi d’une violente et irrépressible érection au sein de son pantalon !

Une inflexible barre de chair d’une vingtaine de centimètres qui fait barrage dans son jean distendu à la braguette tragique…
Heureusement pour la bienséance, l’anorak masquait l’encombrante et incongrue extension de lui-même concrétisant une rêverie érotique subconsciente.
Il était assis dans le métro en queue de wagon et personne n’était assez près de lui pour remarquer la dérangeante et obscène proéminence. Il faut dire que la rame était assez peu remplie même si pour lui c’était déjà l’heure de pointe…
Trois rangées plus avant, il y avait bien cette rousse de secours qu’il allait secrètement pour trouver une cible virtuelle à son ogive, transformer en trousse de secousse.
Elle était sobrement vêtue d’un imper malléable ouvert sur un corsage blanc quelque peu transparent sous lequel palpitait deux jolis fruits appétissants, une courte jupe kilt écossais qui se fendait la paire sur un collant fumé vite rattrapé par deux bottes cavalières.
Ah ! Les bottes en cuir…
Il n’en fallut guère plus pour que son phallus s’imaginât la déshabiller, petit à petit la découvrir pour finalement la mettre à nue…sauf les bottes ! Il se voit la caresser, tactile tactique, explorer chaque centimètres carré de sa peau laiteuse mais ferme, puis en jouant doucement dans ses recoins secrets salés faire vibrer ce corps de fée en accord parfait…
Puis lui faire l’amour, lentement mais puissamment, accélérer et ralentir, l’effleurer pour de nouveau la pénétrer tout en promenant ses mains sur ses courbes et rondeurs orgueilleuses pour un voyage sans détour.
Oubliant l’endroit ou il se trouve, il la pénètre comme la rame pénètre les tunnels pour mieux ressortir et s’engouffrer de nouveau, besognant d’un piston ravageur les dessous en dentelles de la capitale en métro polisson !
A ces pensées osées il a rougi jusqu’aux oreilles. Mais Dieu merci et Diable miséricorde personne ne s’intéresse à son sort ni au contenu de ses pensées. Sa cible incendiaire a le regard perdu sur les parois charbonneuses qui défilent à vive allure de l’autre côté de la vitre embuée.
Pendant ce temps la rame de métro a ralentit. Elle entre station des Invalides, lui qui est plus que jamais équipé d’une béquille. La beauté rousse s’est levée de son siège, visiblement elle descend ici, dommage.
Pour quitter le wagon elle passe devant lui poursuivie par une invisible et subtile effluve de parfum oriental. Elle lève le loquet et débloque la porte qui s’efface rapidement, puis juste avant de disparaître anonyme sur le quai, elle baisse ses lunettes de soleil découvrant deux lacs verts légèrement bordés de reconnaissance et lui susurre d’une voix rauque et basse :
« C’était bon, Merci… »
Clac ! La porte s’est refermée
Laissant derrière elle le fantôme d’un léger sourire complice.


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