Courtes lignes... (+ PLUS)

histoires courtes. Tranches de vie...

Voila l’histoire vécue dans l’imaginaire de Jean Barbe et Jean Moustache !
Oh ! J’entends déjà vos soupirs ! Encore une histoire de poil occulte, ça va être rasoir…


Que nenni non point du tout ! Faites-moi confiance et laissez ma main guidez la votre vers ce nouvel entre gens…
Donc Jean Barbe était boucher de par sa fonction, tandis que Jean Moustache était charcutier de son état.
Tous deux installés en Normandie de bord de falaise face à la mer dans un pays de pêche, ils s’obstinaient à vendre viande plutôt que poisson. Barbe tenait son échoppe dans un pâté de maisons, entre côtes descendantes ou montantes suivant les marées, alors que Moustache tenait ventrue devanture dans une ruelle du port.
Le boucher est un gros bœuf s’estimant marié à une truie qu’il traite comme tel depuis l’autel…Contrariée elle fait du boudin d’un cerveau las.
Le charcutier est un gras porc qui a épousaillé à son avis une vache arrachée à sa verte prairie depuis la mairie…Celle-ci fait parfois sa tête de veau en génisse si vile.
Paradoxalement en aparté ce sont plutôt des gens bons jusqu’à la moelle…Sauf quand ils ont trop bu ! L’un soue comme un cochon, et l’autre beauf complètement rôti…
Mais ces Jean de bonne compagnie en dessert hérissent, dès qu’ils sont attablés ensemble même séparément ! Ils ne supportent pas et chaque rencontre est l’occasion d’un pugilat féroce !
Pourtant et pour autant (ça ne veut rien dire mais ça fait joli, là, maintenant dans le texte)
Si le muscle est puissant et fort, la chair est faible…
Et si les deux hommes ne peuvent pas se sentir en public, ils ne détestent pas renifler le parfum intime de leurs épouses respectives en privé…à l’insu l’un de l’autre et réciproquement dès que dans le vice versa.
Le boucher en homme steak, aime à goûter le filet mignon de la cuisse voisine pendant queue le charcutier garde côte s’en paye une tranche fine dans l’entre jambe de la souris concurrente.
Le viandard aime à se mettre dans le rouge, dès qu’elle tourne dos il l’embroche !
Son voisin par la chair appâté entre sort en ressort le petit Jésus dans la crèche complice !
Mutuellement ils se font des cornes bovines et la queue porcine en tire bouchon…
Mais femme est bavarde et n’aime tant les secrets que pour mieux les éventer si elle ne peut les inventer.
Sous la couette et sur l’oreiller, la Vachette s’en va d’une cochonnerie en vraie confidence pour avouer à son amant qu’il est trompé !
En parallèle bipède la cochonne se lâche d’une vacherie pour avouer en fausse confiance à son partenaire d’ébats son infortune du pot !
Dans des draps sales, blessés dans leur amour propre qui n’appartient qu’à eux ; les deux animaux d’attrait hurlent à la vengeance !
Alors, c’est par une nuit sans lune, ni l’autre.
Une nuit de ces nuits de suie si noires du soir,
que l’air gazeux parait s’être solidifier en solide et fier,
qu’on ne peut plus bouger ni mollet ni cul.
Quand l’atome de sa voix se fait crochue comme une griffe de fauve qui peut…
Une nuit, comment dire…une nuit quoi !
Une de ces putains de nuit qui fait peur aux bons bourgeois, fermant leurs volets de bonne heure pour ne pas entendre les hurlements de ceux qui agoniseront dans la rue cette nuit là…
Donc cette nuit là
Les deux hommes à couteaux tirés pressés d’en découdre, décident d’en finir chacun avec l’autre en revivant à leur manière de bas art la nuit des longs coups tôt…
Dans un terrain vague à lames ;
Ils s’étripent et s’écharpent, se balafrent et se surinent, se saucissent et se sonnent, se coupent et se découpent, en longues larges et en émincées rondelles, se décarcassent à se désosser !
Bref ! Au rayon charcuterie ; c’est une vraie boucherie !
Pourtant le lendemain matin à la première heure, leur magasin est bel et bien ouvert et leur commerce florissant mieux que par habitude de clients friands.
La vache est à la tête dévote de SA boucherie…Tandis que la coche est fine mouche dans SA charcuterie !
Les deux matrones trônent en maîtresses carrées au périmètre garé !
Leurs feux époux poux en morceaux de choix, président dans l’étal de leurs vitrines, présentant à la vente leurs meilleurs atours, sauf la cervelle qui a été retiré du marché considérée comme impropre à la consommation.
Et le soir venant, mélangeant venin mufle contre groin, les deux complices trinquent à leur succès qui leur offrent liberté et prospérité. Elles qui depuis le début étaient complices pour se débarrasser des embrassades baveuses de leurs mâles, peuvent enfin au grand jour consommer leur amour de la Boucherie-Charcuterie en bouche à cul chéri !
Quand à leur idylle saphique, elle sait toujours trouver un os dans le frigo pour combler le vide laissé par leur deuil libérateur !
Par ailleurs pas railleur, elles ont adopté une chienne récupérée des abattoirs si proches et l’on appelée Lassie, car comme elle aime à ronger les os pour célébrer les amours entre femelles dansant sur les cendres de leurs feux mâles; Lassie égoïne !
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