Quelques quatrains de banlieue qui en grandes lignes vous feront voyager dans mon univers. Un peu de peinture luronne jetée par attouchements légers sur ce monde gris qui s’aigrit. Comme dirait ma palette de port ; Faut pas gouacher ! Alors ne faisons pas tâche…
Qu’il est toujours bien vivant pendant son sommeil
Et les invite à la blanche veille pour le constater
Durant le reste de cette nocturne éternité !
*
Excusez-moi ainsi de vous démanger
Pendant que vous essayez de gratter !
Car par mon verbe, je vous sens irrité ;
Dans le vif du sujet vous aurais-je piqué ?
*
Il n’est rien de plus sensuellement excitant
Qu’une altière poitrine si féminine tressautant
Au rythme saccadé de ses pas nerveux et pressés
Symbole de seins bulles, libres et non siliconés !
*
Tambour battant le souffle de la trompette
Soulève d’une note joyeuse la courte jupette
Bâton volant et veste bombée d’une majorette
En fanfare, le village défile d’un air de fête !
*
Une naissance
Mieux qu’une renaissance
C’est comme une seconde chance
Un retour vers l’enfance
*
Si tu veux générer ennui, gêne et hypocrite embarras
Chez ton superficiel prochain qui faux ami te tend les bras
Pensant et espérant un « oui » en te demandant si ça va,
Réponds lui sèchement d’un ton sec : « Non ! Ca va pas ! »
*
Mouette joueuse et rieuse s’enfuit à tire d’aile dans le grand bleu
Visant les ray ban du playboy ne vivant que d’autosatisfaction
Elle a puni l’égoïste arrogance d’un tir diabolique de précision
En larguant sur le verre miroir un copieux macaron crémeux !
*
Se précipiter gravement en retard au bon endroit
Revient en toute chose égale, d’un geste maladroit
A poireauter rageusement en avance au mauvais lieu
Faux espace-temps désert, et le distrait au milieu !
*
Carpe diadème
Vivant l’instant présent
Carpé Diem
D’une écaille diamant
*
Bleu, jaune, vert
Le ciel et la mer, les pins de la forêt
Le sable de la dune par le vent balayé
Divine Pyla été comme hiver
*
Du samedi à l’aube au dimanche aux aurores
Les tondeuses ronronnent, c’est leur heure
Herbivores à moteur, quelle horreur !
Gazon maudit ! l’avoir semé quelle erreur…
*
La féroce brosse d’un balai rosse a raison de la fragile toile
Alors l’araignée jamais découragée reprend le fil de sa couture
Afin de réparer le vilain accroc, brodant pour effacer le coup dur
Arachnéenne Pénélope, infatigable tisseuse qui reprend le voile
*
Le bleu et le noir jetés en encre avec application en rédaction
Un soupçon de vert dur pour l’espoir d’une note d’exception
Puis le rouge édictant sa loi dans la marge pour correction ;
Style haut quatre couleurs déclamant du devoir les quatre raisons
*
Au rythme bien huilé du poignet, tourne la manivelle
Alors la boîte à musique au charme désuet mais éternel
Vomit le vieux carton troué en distillant une ritournelle
Afin que frêles demoiselles dansent en belles péronnelles !
*
Sur le seuil de l’entrée je toque et frappe, personne ne sort de ses gonds !
J’insiste, je sonne, tousse et m’étouffe, demeurant sur le pas vide d’émoi
Je tambourine, je carillonne, seul le néant du néon enclin deuil me répond !
Au final c’est normal…de sortie, sans issue j’ai perdu la clé de chez moi !
*
Le badaud badin déambule goguenard dépassant en dent de scie
Les conducteurs en file qui enragent dans leur auto immobile
Embouteillage en douleur de pointe, bouchon de piège en ville
Chauffeurs surchauffés prisonniers et moqués par passant sans soucis
*
La main ensanglantée caresse fébrile la poussière loin devant
Derrière la terreuse paume souillée, c’est la frontière imaginaire
Tâtonnant l’espoir, si près de cette terre ou liberté souffle en vent
Mais la main s’est figée, elle ne passera jamais les fils de fer…
*
Violé, pollué, piétiné, trop de fois réchauffé
Le glacier recule d’effroi en laissant pendante
Une langue desséchée de terre brûlée
Se repliant loin de la plaque chauffante
*
Pour accéder au royaume des seins
Pelotons ! Pelotons !
Allez ! Allez ! Exécution !
Caressons à dessein ce joli dessin !