Une entreprise de moyenne importance développe une photo presque fidèle de notre société. Le négatif tiré à hue, c’est dia positive en cliché et même si c’est un coup de zoom c’est donc objectif ! Il est frappant de constater comme alors les individus s’apparentent à des animaux dans leur comportement, celui-ci étant exacerbé jusqu’à la caricature d’eux-mêmes en temps de crise…
Je tiens comme il se doit dans le culte, à préciser que toute ressemblance avec des personnes existant ou croyant exister serait complètement fort truite à l’insu de mon plein gré.
Prenons par exemple une direction qui n’a plus de sens… Des responsables en délire qui ne savent plus dans quelle direction aller. Déboussolés perdant l’honneur magnétique.
A tout seigneur, tout au nord ! Commençons par le patron par défaut…
C’est la girafe !
Animal paisible s’il en est, plutôt aimable et fort civil. Emmanché d’un long cou il évolue avec grâce dans les hautes sphères mais est par trop mal habile et lourdingue du bas du corps, s’emmêlant volontiers les pattes pour tout se qui touche à la réalité du terrain, en se prenant les pieds dans le tapir. C’est typiquement l’animal coupé en deux. Trop souvent la tête dans les nuages à taquiner le volatile, à écouter le cri des mouettes et ne pas entendre les suppliques des vers de terre. Il est vrai qu’il a un mal fou à se baisser au ras du sol sans se casser le cou…
Cet herbivore n’aime pas le goût du sang, alors pourquoi en avoir fait le roi des carnivores… ? Car il préfère la salade à en perdre le sens des réalités…
Hautain blafard qui communique amer, sa voix exténuée se perd dans les nuées alors que ses oreilles remuent sans ouïr les cris désespérés des animaux piétinés par ses pieds. C’est sûrement à cause de ses sur-dimensions qu’il est distant, limite distendu, alors comment être écouter lorsqu’on n’est pas entendu ?
Puis vient l’hippopotame !
Léger pachyderme mi terrestre sans être terre à terre, mi marin mais rarement marrant. Animal au demeurant plutôt cool qui en cas de crise sur terre, coule. Puis qui refait surface quand il s’agit de surnager en eau trouble. Il peut rester immobile des semaines entières de sorte qu’on peut douter de sa présence qui s’apparente alors à un gros rocher battu par les flots de parole. Par conséquence, difficile de savoir ce qu’il pense réellement et d’ailleurs ; pense-t-il ou dort-il ? Sinon une fois enfin en mouvement il ne fait qu’aller et venir, toutefois plus enclin à se laisser aller, qu’à intervenir. Malgré son allure bonhomme, il est le premier tueur responsable d’accident mortel, comme quoi il ne faut pas fier aux appâts rances…
C’est la masse médiane coincée au dessus de la masse populaire mais en dessous de la masse orageuse, il cumulus tous les handicaps. En général (sans armée) il n’est pas à se remettre en question pour apporter une réponse, et sur les problèmes qui lui sont soumis, ce Goliath n’a pas d’avis !
Sur son dos on retrouve naturellement son parasite préféré : le pique bœuf !
Oiseau à tête vide qui épouille son hôte de ce qui le démange ou le gratte. Victime de sa paresse intellectuelle et de sa vacuité physique il ne se déplace qu’avec son hôte, n’ayant aucune autonomie de réflexion et d’action. Vaguement futile pour celui qui le protège mollement il est parfaitement inutile pour le reste de la faune qui le méprise copieusement au point de ne pas même le chasser. Il est une proie par trop inférieure pour intéresser les grands prédateurs chasseurs de tête. Il peut à l’extrême rigueur servir de girouette mais il perd la boule en cas de vents contraires. Le pique bœuf à moustache est cousin du pique assiette qui pique, nique…
Fatal picore, quand il décolle de prime abord d’un battement de zèle, le benêt vole. Et bien qu’il ne soit pas un cadeau, il est beaucoup plus présent lorsqu’il s’absente. Volatile volatile, à force d’en trop brasser, le vent l’emportera…
On découvre ensuite l’écureuil !
Petit rongeur bien connu de nos forêts transformées en banques. Voilà donc le comptable de nos noisettes qu’il stocke scrupuleusement dans son repaire de lunettes en sautant de branche en branche de lunettes. Ses lunettes ? En fait au bal il avance masqué. Animal furtif en poil de court roux il est discret jusqu’au secret. C’est lui qui tient les cordons de nos bourses…Pourvu qu’il ne serre pas trop fort ! L’écureuil a tout le panache dans la queue sauf quand il l’a entre les jambes victime de casse-noisettes ! Alors il devient sinistre des finances.
Car quand l’économie fout le camp, il n’épargne plus personne. Sinon en temps normal il aime bien jouer à cash cash si c’est lui qui est cachet. Il lui faudra donc me pardonner ce petit billet qui n’est pas un faux, car moi je ne me monnaye pas !
Nous en arrivons au sanglier !
Cousin proche du porc dans son allure générale la férocité en plus, cet animal brutal et peu conciliant se résume dans son façon de foncer droit devant sans réfléchir aux conséquences dont il se fout éperdument. C’est un incorrigible amateur de glands dont il aime s’entourer afin de ne pas être supplanté intellectuellement, mais à l’occasion il ne dédaigne pas les truffes sachant aussi se contenter de patates. Difficile au travers de ses actes désordonnés et injustifiables de savoir ce qui prédomine entre la sottise crasse ou la pure méchanceté. Ce qui est sûr et avéré c’est que la cuirasse qui lui sert de peau s’apparente à un blindage. Elle est constituée de cette matière étanche et impénétrable qui s’appelle la connerie…
Impossible donc d’accéder aux données du cerveau au point qu’on puisse douter qu’il y en est un réellement. En fait il est beaucoup plus bête qu’animal, à croc avec la rage dedans, il a une dent contre tout le monde !
Pour finir en beauté, voici la hyène !
Nous montons encore d’un cran dans la hiérarchie obscure du côté opaque de la force. Redoutable intelligence mise au service unique du mal, jouissant du malheur des autres se réjouissant de la souffrance des uns, elle frappe à l’heure hache. Toutefois cet animal conscient de sa faiblesse n’est que demi charognard. Tant que vous êtes fort et bien portant vous ne craignez rien d’elle, elle ne fera que tourner autour de vous en silence, tout en cherchant la faille, la fêlure, le défaut de la cuirasse afin d’y cracher venin. Mais si vous êtes blessé ou agonisant, alors c’est la curée de campagne ! Ses coups de griffes, ses coups de dents auront raison de vos ultimes forces ; puis c’est le célèbre ricanement de triomphe ! Pourquoi tant de haine ? Peut-être parce que le mot est inclus dans son nom !
Décidément, la girafe est un indien bizarre pour ne pas encore avoir lâché hyène…
Ce félin félon apporte malédiction et sent la mort. Même sur un sujet basique ses propos sont acides, à croire que le fiel lui est tombé sur la tête !
Mais la justice m’oblige à parler rapidement des autres animaux en cages
Les chiens qui aboient amers pour devenir des loups hurlants à mort
Les moutons dociles qui suivent le troupeau jusqu’à l’abattoir
Des brebis galeuses, des boucs émissaires et des cous de béliers
Les bœufs qui devancent la charrue pour se vautrer au premier virage
Quelque vipères persifflant et des perroquets pour répéter
Des pies, des poules, des canards et des coqs qui font basse cour
Des vautours et autres triple busards qui survolent le cadre hâve…
Des oies blanches tombées des nues, des dindons de la farce
Les autruches d’Yvon qui se cachent la tête dans le sol en présentant un sacré séant d’ongulé
Des lombrics qui rampent et des singes qui les imitent
Mais heureusement aussi et pour finir, des lions et quelques tigres, des jaguars, des léopards, des pumas, des panthères et autres chattes sauvages (tiens, une couguar…)
Et un vieil aigle de papier usé par les orages qui ne parle plus qu’avec ses plumes…