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Shadow conté...deuwième et dernière partie.

Un homme d’ici volontaire, trébuche et se raccroche à mon épaule nord, en s’excusant. Quelques enjambées plus tard, Georges avec tact tique :


--- Quelle est cette main agrippée à ton omoplate couture ?
--- Main saleur ! Panique à piquais-je.
Le quidam (pourtant masculin) en déséquilibre instable a oublié fortuitement sa dextre sur mon épaule position. En frissonnant je n’ose imaginer ce distrait puzzle vivant se retirant après avoir fait l’amour…Un vrai bouche trou !
Comme dirait l’habile Gates ; ça fait froid dans le D.O.S !
Une fois ce mauvais moment trépassé, nous ne retrouvons toujours pas la trace de nos frères de gîte afin de mettre le couvert. Nous sommes revenu à notre pourpoint de départ, la boucle bouclée et la crêpe crépue. Nous nous extirpons avec une extrême difficulté du manège infernal continuant son incessante rotation.
Un nouveau coude télé faune s’enfile. Alors que nous nous trouvons à l’inter dissection du carrefour des Mutilés de 40, croisement de la rue des Empalés de justesse avec l’embranchement débranché de l’Ecartèlement modéré, nos amis nous la tendent devant une succursale du Crédible à Bricole. Nous avons donc encore réussi à nous rater ! Nous sommes dans l’obligation net d’intérêt de reprendre notre marche en avant vers le double fond de cette place du Piloris. Au sein de cette charmante rotondité, les toits émois en véritable peau de plastique bigarrée se disputent en friande criardise le grand prix local du mauvais goût. Plus de doute, on cherche à nous faire avaler des couleurs !
Sans pour autant s’excuser, le brouhaha est confus. Malgré son nom commun il se perd en « ho, ho » ou en « hé, hé ». Quand soudain ! (qui se situe sur la route entre Caen et Issoudun) Onze heures dures sonnent à la cloche de l’hôtel de ville. Un curieux carillon tel un déchirement de feuille métallique lorsque la lame de la guillotine fend la bise pour trancher le cou tendre retranché à sa fenêtre sur court. Ce ne sont pas des petits sonneurs ou de petits oiseaux mutins qui jaillissent des portillons mais deux pendus, qui le spasme d’un nain qui s’tend, encadrent de concert le cadran de la pendule. Puis ils repartent au onzième coucou comme ils sont venus d’où ils sont velus. Accessoirement cela est très couleuvre local.
Vu le désordre ambulant, je comprend qu’il s’agit du brouillon de onze heures. Ca calme.
Cet épiphénomène (comme dit mon coiffeur) a détourné notre attention. Ainsi le repaire de banquier censé nous servir de repère est devenu comme par magie magie dans ce potage ; la Satiété Générale ! Confirmant au passage la règle universatile qui veut que rien ne se crée, mais tout se transforme en secret.
Un troisième clou de téléforme bien placé, nous enseigne que nos camarades de mascarade nous guettent devant l’étal des Olives. Près des vespasiennes puisqu’on y vend des épices au tiers. Soit. Kilt en soie ainsi.
Nous quittons le devant de la banque de branques un peu empruntés, pour empreinter de notre trace une autre cruelle (ruelle du cru) dans laquelle, sur notre passage du tout, un rémouleur de sellerie marmonne et grommelle un bas rauque propos potin tout aiguisant une lame menaçante pleine de promesse sanguine. Il a tout à fait la tête de l’emploi ; employé de bourreau. On ne lui tourne dos de peur de se faire embrocher.
Nous finissons tout de même par parvenir à la petite place adjacente ou s’entrecroisent les adjas sentes. Et là, ô divine surprise, après avoir contrôlés les angles morts vivants, nous apercevons enfin notre autre moitié. De nouveau nous formons un tout et ce n’est pas rien !
Les trois mousquetaires plus les quatre filles du docteur Marsh, nous voici les sept mercenaires ! (c’est beau la culture !). Nous allons donc pouvoir faire le marché ensemble.
Mais oui !
Mais non.
Car c’est déjà l’heure de regagner le gîte perdu. Après une lumineuse étreinte et quelques pas de concert (on a réussi à avoir des billets), nos chemins de fortune se séparent encore une fois afin de retourner à nos véhicules respectifs. Pour nous prenons la tangente par le biais occulte d’une route urbaine paralléloperpendiculaire qui redescend tout ce qui bouge. Ainsi (comme disait Léonard Dove) nous cheminons tels des ramoneurs entre de coquets jardins à croquer et des arrières cours du soir, le tout joliment délimités par des murailles d’enceinte jusqu’au dent haute de cinq à six mètres auxquelles il ne manque que les barbelés et un mirador de temps à autre. Nous sommes sûrement dans un quartier classé haute sécurité.
Cet endroit me rappelle Anvers, par le décor raccord. Enfin à gauche un magasin de meubles. Hélas, séneçon que buffet froid et autre armoire à glace fondue qui font vitrine. En face, un café décaféiné ouvre ses portes et affiche sa menue carte. Ici la spécialité n’est autre que : La vodka du diable, la célèbre Bélzébuzrowska à l’herbe de zombie. Un peu plus après, au sortir d’un estaminet minou, un lycanthrope ivre mort brandissant une boîte en kevlar de Bélouga Roux importune une religieuse au café :
--- Nique ta lope !
C’est pas bien. Du coup cette dernière outrée par le sac à vin et ne voulant pas passer pour une cruche lui fait un véhément signe de croix rond, triangle carré. Pas de doute, la bonne sœur conjurant le mauvais sort est tissu du couvent d’air de la Station des Plaies. Une plaie mobile, car poursuivie par l’hybride à battue mi tintin mi loup, elle ne s’attarde pas dans ce pas de quartier ! Quelle aventure en devanture !
Plus bas sur la droite un peu tordue, le portail crayeux d’une auberge borgne nous fait de l’œillet. Etonnamment on n’y pénètre qu’après avoir réussi le test du digicode ! Cela permet d’avoir une clientèle sûre, triée avant de la voler.
Vers le bas du bourg nous rencontrons à l’occasion (on voit qu’ils ont déjà servi) quelques badauds qui nous dévisagent effrontément en semblant nous reconnaître. Comme disait un ami trou noir, c’est très troublant. Au bout d’un petit cardeur nous sommes presque joyeux de retrouver la voiture dans laquelle nous nous engouffrons en gaufrette. Nous ignorons sciemment la grande croix blanche peinte sur le capot et Céline démarre à bout, pour s’engager dans une voie d’outre trombe. Déjà au loin derrière notre peau d’échappement, sur la place des Emmurés Vivants, s’entasse une foule disparate vaguement menaçante qui veut bouffer du Sentis !
Le ciel lui-même s’est fortement obscurci. De noirs nimbus s’accumulus au dessus de nos innocentes têtes, pendant qu’un froid glacial à peine fluide, bise à perdre haleine. Malgré le show il fait si froid…
Visant le ponant nous peinons dans cette pénible pénombre à retrouver notre chemin en le rebroussant.
--- Il faut prendre au prochain rond point virgule, la direction de Sablé ! unanimons-nous en chœur battant. Mais une fois emmanché dans le cercle asphalté, nous découvrons avec horreur sur la personne, que les précieuses indications nous concernant sur le panneau de signalisation ont été masquées délibérément ! On ne souhaite pas nous voir échapper, ou tel un pneu usagé en réchapper !
Heureusement, dans chaque virage, méandre routier, c’est toujours tout droit. Et pneu à pneu nous nous éloignons de cette vile ville. Dans le bourg de labour voisin de Graine sur Glaise ; les gendarmes qui officiaient lors de notre passage aller (contrôlant les passagers hallal) ont disparu. Sur la petite place ou ils planquaient ouvertement, ne reste plus qu’une casquette cabossée et empoussiérée…
--- Merduile ! Ils bouffent même leurs gendarmes dans ces patelins ! S’étrangle George serré.
Cependant loin derrière nous, au dessus de Gontier, les éclairs zèbrent (car le contraire ne fonctionne pas sauf pour le zèbre-luciole).
Dix minutes plumard (la minute se calcule en cocotte) nous sommes rendus au gîte ou nous attend sagement le restant de la troupe, Babeth, Véro, Michey, Laurent , Alban et les enfants. C’est un timide soleil jaune paille qui dans son écrin bleu pâle nous accueille fraîchement pour la saison. Las, la deuxième voiture de notre team intime n’est point encore arrivée alors qu’elle partait avant la nôtre.
Pesto stérone ! ils les ont eu ! Eu comme cette lettre coincée entre le T et le V…peut-être en parleront-ils à la TV ?
Bienheureusement notre terreur qui est humaine est de courte durit. Au bout du chemin de terre, nos amis apparaissent dans un nuage de poussière !
Ouf ! Tout le monde est là, copains complets ! Essaim et sauf qui pleut ! Quelle histoire de Ouf ! D’autant plus que…
En consultant de plus près le journal local, nous nous apercevons avec plein effarement que le marché de Château Gontier n’a lieu que le samedi. Le jeudi c’est le jour de la procession des vivants pour honorer les morts…ou le contraire !

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