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La première fois... (1ère partie)

Qui était-il ?
Il était étudiant de gauche en fac de droite. Il était motard par rejet de la voiture. Il pilotait sa cylindrée en roulant peu des mécaniques, blouson de cuir en guise de peau, jean serrant le général et moulant le particulier, bottes de cavalier ; et comme il n’était pas mal de sa personne de jeune male, plutôt mignon, il était loin de déplaire à la gente féminine sans pour autant être un stakhanoviste de la drague…


En fait il usait beaucoup plus le fessier de son jean sur les tabourets de bar que sur les bancs de l’université, plus passionné par les recherches anatomiques que les études académiques.
Car à 18 ans, il lui restait un détail à régler…Il était encore puceau ; un peu sot du prépuce.
18 ans à l’époque pas vraiment précoce mais plutôt déjà légèrement en retard. Il n’était que temps de remédier à la chose en la pratiquant afin de ne pas passer pour un benêt niais auprès des copains, ces faux amis. Avec le recul ça parait idiot, comme si il y avait un âge légal maximal pour croquer la pomme une première fois.
La faute à qui ? Par quelle convention tacite ? A qui la responsabilité de ce dogme ?
A cette société macho qui veut qu’un homme utilise sa queue avant sa tête pour être reconnu comme vrai mâle… ? Cette société phalo pour qui l’honneur de l’homme est basée dans le slip !
Pour qui il faut se qualifier dans une compétition qui n’existe que dans les fantasmes masculins puisque chez les femmes elle n’est ni connue ni reconnue … ?
Ou la faute à une éducation ratée par le père qui baise ses contemporaines comme d’autres vont à la chasse et occultée par la mère trop prude pour aborder le sujet sans se faire déborder par le verbe… ?
Aussi, Il se débrouille seul. Il se doit de suivre les traces de son géniteur croit-il, pour l’honneur de ses gènes…Pauvre petit con, perdu éperdu.
Le « Sporting Bar » son quartier général, est idéal « nid d’elles » pour commencer une idylle.
C’était une fin d’après midi d’automne qui passe directement du gris foncé des nuées au marron clair des réverbères. A peine descendu de sa monture mécanique il pénètre le chaleureux lieu de rencontres à l’heure ou déjà quelques verres s’entrechoquent. Une fois le bar atteint ; c’est tout baratin. Au comptoir conteur notoire il est le roi de l’oral et tant pis pour les cris…Plus le sujet est mignon, plus le verbe est haut et l’adjectif qualificatif !
Ce soir là, issue d’un sympathique groupe de motards, c’est une jolie brune amazone de cuir qui s’intéresse au brillant bonimenteur. Pas si menteur, car il croit ce qu’il dit à la seconde ou il le pense, même s’il a la sincérité éphémère et la mémoire courte.
Elle est légèrement plus âgée que lui, 25 ans environ, présentant ostensiblement un vécu qu’il lui procure une charmante maturité. Plus jolie que belle, elle affiche une forme de lassitude qui passe pour du détachement. Mais cette ténébreuse silencieuse sait parler avec ses magnifiques yeux noirs qui impressionnent le quidam par l’intensité de leur éclat.
Après quelques verres de griserie, la conversation collective s’est doucement muée en sensuel tête-à-tête. Le reste de la troupe motorisée s’est remise en croupe pour aller ripailler vers un ailleurs festif.
Il ne reste plus qu’ Elle. Et lui.
Alors, évidemment arrive le moment fatal ou l’on ne peut plus reculer. Il faut enfin joindre le geste à la parole. Le pacte tacite est scellé par un tendre baiser porteur de secrètes promesses.
Rendez-vous pris pour le lendemain après midi…Reculer pour mieux sauter… ?
Que d’erreurs accumulées par le néophyte ! L’après midi ; c’est blême et blafard, et puis pourquoi remettre à demain ce qui pouvait être si bien fait d’une seule le soir même… ?
S’ébattre et le faire pendant qu’il était en corps chaud !
Mais il est rattrapé par sa réalité. Et par réflexe de repli il a joué la montre…En une seconde, face au doux sourire d’acceptation de la belle il s’est retrouvé face à son Everest !
A partir de cette seconde, ça tourneboule dans sa pauvre tête, ça tourne et boucle et ça cogite plus que de déraison !
Mais désormais il est trop tard pour faire machine arrière. Il ne peut plus faire faux bond sans perdre la face. Il est coincé.
Mais pourquoi ce qui devrait être un des plus beaux moments de la vie, que du bonheur et du plaisir, devient soudain la pire des hantises, des terreurs, le plus terrible des cauchemars ?
C’est quand même un summum de stupidité dans le paradoxe…
Comme si ce qui doit être un feu d’artifice en incendie d’hardies fesses se transforme tout-à-coup en mission commando suicide.
Il en crève d’envie autant qu’il en meurt de peur…Quand il pense à elle et ses troublantes courbes ; ses sens s’échauffent. Mais dès qu’il s’imagine en train de l’honorer à son juste rang de déesse ; son sang se glace ! Affamé de partager ce plaisir tant vanté en festin sexuel, terrorisé de mal faire voire de ne rien faire du tout.
En plus donc en moins, Il est affublé d’un terrible défaut faisant office de handicap supplémentaire : il est romantique. Donc Il tombe inexorablement amoureux de ses conquêtes et l’amour chez lui a un effet paralysant.
C’est pourquoi les nuits et jours précédant l’acte, il gamberge car Il est cérébral avec ses qualités de capacités à fantasmer et ses inconvénients à envisager le pire du meilleur…
Il vit et revit cent fois la scène en imaginant tous les scénarios possibles…y compris l’histoire pâmée qui ne commence même pas…La panne ! Sachant que pour une relation complète, l’homme est condamné à bander ! Dur, haut et fort ! Impossible de simuler même en stimulant.
Il est hanté par la vision cruelle en débandade d’un manque total d’érection, le sexe qui s’obstine en position d’escargot, tête basse, juste bon pour la vidange…
Pourtant Elle n’est pas l’ennemie ! Elle ne vient pas à lui pour faire la guerre, mais l’amour ! Que diable par la queue ! Alors pourquoi la craindre autant ?
Malgré le désir latent, la peur du ridicule, la moquerie en cas d’échec…
Sa verge est vierge. Comment va-t-elle réagir pour cette grande première ? Pourvu que dépourvu il ne dise : il eut fallu que mon phallus…
Bien sûr pour lutter contre son éducation Judéo-crétine de mâle dominant en esprit à pic dont l’égo est sans égal, il y a la culture du cul en cachette ou l’on se renseigne et l’on s’enseigne le sexe par le X !
D’un coup de sang il faut faire avec puisque chez ces gens-là ; on ne parle jamais de ces choses ci ! Il faut se débrouiller tout seul en se prenant en main.
Et puis franchement, ce ne sont pas les glaciaux cours d’éducation sexuelle à rendre frigide une nymphomane prodiguée par une matrone moustachue à castrer chimiquement un érotomane qui permettent d’ouvrir de grandes perspectives dans la carrière d’amant agrégé.
Enfin pour finir sur ce chapitre peu glorieux, Internet n’existe pas encore pour offrir ce champ ininterrompu de renseignements de toutes sortes sur la chose en long, en large et en couleuvre…
C’est pourquoi le jour hache de l’heure J dans cette chambrée impersonnelle éclairée par la lueur blanche et crue d’un après-midi sans couleur, il se présente face à sa belle, bien en retrait de sa prestation du soir passé, intimidé par cette intimité nouvelle, sans aucune connaissance de la chose ni des détails de son anatomie ; ce terrain à chérir en conque à conquérir…tel le lycéen à l’oral du Bac découvrant avec horreur que le sujet tiré est celui pour lequel il a fait l’impasse !
Pour se donner courage et cœur à l’ouvrage, Il a vidé au préalable quelques bières pour se désinhiber…Fatale erreur ! Il ignore donc les effets d’engourdissement de ce breuvage à levure qui endort les sens.
Mais L’ignorance engendre la peur.
à suivre...

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