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Les passations de pouvoir

Dans notre chère raie publique, si souvent honorée par son fondement, il n’est pas une cérémonie qui me fasse plus rire que les passations de pouvoir sur le perron des ministères par son pathétique ridicule. Nous sommes passés directement du cirage de pompe, à la masturbation collective, le léchage de culte et le suçage de gland !

Cher ami, cher frère, cher maitre
Dieu !
Il n’est pas de panthéon d’assez grande taille
Pour recueillir la plus infime particule de ton incommensurable personne
Moi qui fut ton auxiliaire, merci d’être !
Car comment ici en quelques mots résumer l’immensité de ton œuvre
Sans déborder de quelques années cette journée dédiée
Toi qui le fut, notre toit
Toi qui as si merveilleusement réussi tout ce qu’il sut ne pas entreprendre
En usant de cette force titanesque dont tu débordes :
La force d’inertie qui régit les lois invisibles du présent passé et du futur périmé
Là ou d’aucuns s’agitent et s’éparpillent en toute direction
Toi, sagement, latent tu attends
Car tu t’appuie sur cette règle immuable de l’univers cité
Demain, aujourd’hui sera hier.
Aux infâmes et infimes insectes qui décomposent le peuple abscond comme une gigabitte
Ne comprenant pas ta magnifi-science et ton aura spirituel
Qui stupidement tee demandent : Pourquoi ?
Dans ta suprême bienveillance tu daignes leur répondre : Quoi ?
Et les gueux nauséabonds, serfs pue la sueur et autres salauds de pauvres
Qui insistent stupidement en « Quand comment ? »
Patiemment, empli de mansuétude tu les inities d’un « Certes »
Ne laissant plus aucune place au doute qu’ils redoutent.
Car ton ministère fut une église dont il fit ses parois siennes
Chaque fois que tu prêchais après le fromage , dans le dessert
Notre pays qui coure à sa perte, avançait enfin plus vite !
Comment revenir sur ces mois d’inactions cotées en bourse,
Sur ces judicieux moments de tergiversations
succédant aux instants déterminants passés à ne surtout pas bouger,
comment raconter ici les tractations stratégiques pour gagner une place de parking,
les débats houleux avec Bruxelles sur la croissance des prévisions météos en ile de France pour 2011,
les refus fermes et courageux d’amnistier les PV pour mauvais stationnement place de la Poste,
le débat de société sur le mariage de la cousine Berthe avec son parrain par alliance Robert
et j’en passe, pendant que les gens passent
toi , tu restes !
toi qui fut notre lent guide, notre sherpa de porte,
notre messie, mais si
ton irréprochable humilité dans l’air dut-elle en souffrir,
elle qui égale ton intelligence galactique et ton écrasant charisme
que dire des résultats obtenus ! dont les premiers signes avant coureurs de jupons
se feront sentir dès de le début des années 2060 !
a l’heure de prendre ta suite, moi le misérable crapaud indigne de sucer le priapre de ton ombre
sachant qu’il me faudra grimper sur les épaules de l’ensemble des 25684 membres de ce ministère
afin de pouvoir espérer atteindre le sommet himalayesque de ta cheville
je ne suis même pas digne de respirer le même air que toi, fusse pépère
tu as marqué de ton empreinte les couloirs de ce ministère à tout jamais
surtout depuis que ton talon a croisé la déjection canine matinale de ton bichon-rotweiller
non, oh oui !
les mots ne sont plus qu’un fatras de lettres anonymes sans sens
si faibles pour décrire et peindre, peindre et crier
ton génie sans bouillir de plaisir !
allah seconde ou tu te retires pour un repos de départ
bien mérité, méritoire et méritant
une dernière fois nous te saluons des poils de bras et de pubis
hérissés en une vague olé olé de ola hola !
il parait qu’on ne peut pas être et avoir l’été…
nous, désormais entrons en hiver, faute de la présence de ton absence
dans ce difficile métier de ficelles ou il parait que c’est une qualité
merci d’avoir été notre mentor !
même délavé , lavis continue…
aussi cher grand, Toi en chef, plus et encore s’il en reste
bonne et longue route pour l’avenir futur
sache négocier comme toujours à jamais
les virages sinueux de cette ligne droite continue
permets-moi ce geste fou :
embrassons-nous les mains et serrons-nous les joues !
et puisque je t’ai si bien léché, prends-moi vite par le fondement !
(applaudissements émus des trous du cul du ministère qui vont perdre leur boulot à ronfler, puis départ du ministre sorti par le président comme un malpropre qu’il est vraiment, et alors se fait entendre en off, la voix de son successeur qui vient de faire son éloge funèbre : « ca y est ? il est enfin parti l’autre con ? »)

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